Jean Charouleau 1847 / 1896
C'était un garçon exubérant, jovial, parfois même farceur, tout le contraire de Pierre. Il devient tonnelier comme son père.
Très vite, il s'installe au Mas d'Azil dans les années 1870 où il devient commerçant. Sa tante Rose, la sœur de Sébastien était déjà installée au Mas d'Azil depuis son mariage en 1852 avec Bertrand Dedieu. Cela a donc facilité l'installation de Jean en tant que fabricant et marchand de tonneaux.
Jean l'insoumis
Jean s’est vanté d’avoir participé à la guerre de 1870 dans l’armée de général Bourbaki…
Sauf que…. Son livret militaire l’attestant, il n’a jamais été au combat.
En 1870, il est affecté au régiment d’infanterie stationné à Saint Gaudens (Haute Garonne) et est appelé par décret du 14 juillet 1870.
Il est parti pour le 3ème régiment d’infanterie le 11 aout 1870. Il y arrive le 17 et est immatriculé sous le n° 274
Il est mis en congé en attendant d’être envoyé dans la réserve au 133ème de ligne de Saint Gaudens.
Toutefois, il est dispensé de la période d’exercices de 1876 et 1878.
En 1875, il part pour Sanford Arizona et y réside régulièrement
Le 1er juillet 1879 il est affecté à l’armée territoriale, mais, n’ayant pas répondu à la convocation il est déclaré insoumis le 5 novembre 1882 et maintenu sur les registres de l’insoumission par la circulaire du 17 juillet 1890….
Départ pour Sanford
En 1875, j'ai fait appel à Jean, frère de Pierre, mon second neveu. Il a été enregistré pour une demande de passeport à Saint Girons le 2 février pour dit-il « affaires de famille et y travailler ».
Il arrivera à Sanfort le 24 Avril 1875. Il sera par la suite généralement connu comme Juan, et parfois comme JP, (Jean Pierre) sur les documents juridiques.
Le 25 Juin 1875, comme je l'ai déjà dit, je lui ai vendu onze lots dans Tucson, puis deux propriétés et une autre parcelle, tout près de la rivière Gila.
En Septembre, il m'a acheté plus du quart d’une section dans la même zone.
Mais très rapidement le sens du commerce de Jean va prendre le dessus, et, très vite il va faire l'acquisition d'un saloon dans Tucson, qui aura une grande réputation..
Sa vie à Tucson
Il vivra 20 ans à Tucson.
Il deviendra éleveur sur les terres que je lui avais vendues du côté de la rivière Gila dans la Canada de Oro au nord de Tucson et de la rivière San Pédro (affluent de la rivière Gila).
Le 26 janvier 1879, il épouse Julia Rebeil Monlezun âgée de 21 ans. Il en avait 32.
Très vite, son esprit commerçant prendra le dessus, et, dans ses immeubles de Tucson, il créera une "cantine", une boucherie et même une cartomancienne viendra dans ses locaux dire la bonne aventure aux pionniers de passage....
Jean était bon vivant, participant aux festivités locales. Le 14 juillet 1895, lors d'une soirée de commémoration de la fête nationale française, il prononcera un discours et chantera la Marseillaise…....
3 ans avant son décès, il établira un saloon réputé à peu de distance de son domicile de la rue Convent..
Julia Rebeil Monlezun 1858 / 1926
Julia Rébeil Monlezun est née en 1858 à Maubourguet (Hautes Pyrénées) Elle était la fille de Bernard Rebeil et de Anna Marie Montezun.
Jean a épousé Julia le 26 janvier 1879 lors d’une cérémonie commune avec le « remariage » de son frère avec Angélina dans la cathédrale San Augustin de Tucson.
De ce mariage, il n'y aura pas de descendants. Julia consacra une grande partie de son temps à la prière, en lisant des livres religieux et en aidant les nécessiteux, les religieuses et les prêtres.
Elle a notamment aidé l'Abbé Gardey et les Sœurs de Sainte-Clotilde à Paris avec leurs fonds familiaux. Elle est restée très proche de sa mère et de ses frères. Sa nièce préférée était Josefina, fille de José et Crucita, qu'elle a aidé dans son instruction.
Aprés le décès de Jean en 1896, elle se dévouera à l'Église et à la vie religieuse. Dans ses voyages en Europe, elle était accompagnée souvent de sa nièce Josefina. Vers 1903, au cours de l’un de ces voyages, sa santé s'est sérieusement dégradée à tel point que son voyage initial en Europe a été interrompu à New York, suite à une attaque cérébrale.
Depuis lors, son comportement a changé, a tel point que le 12 Juillet 1901, à l'appui de la requête de ses frères Joseph et Andres, la cour d'homologation a déclaré Julia incompétente pour gérer ses affaires.
Le Docteur. WB Purcell a ainsi témoigné: "Mon attention a été attirée sur le fait de son aberration mentale il y a environ deux ans, lorsque je fus appelé professionnellement pour la soigner ... sa condition physique n’était pas très bonne. Elle était susceptible de faire des blessures à elle-même car elle a manipulé des armes à feu, et, dans de telles circonstances elle a montré un esprit de violence personnelle ... Elle m'a déclaré qu'elle pensait ne pas être compétente pour gérer ses ses affaires commerciales, et a souhaité que quelqu' un prenne soin d’elle. Son apparence générale indique qu'elle est malade et inquiète mentalement. Elle a exprimé le désir que sa mère soit nommée sa tutrice ".
Julia a été admise en Juillet 1902 dans l'Institution St Vincent, exploitée par les Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul, une organisation catholique dont Julia était membre à Tucson.
A cette époque, Pierre poursuivait Jean pour un prêt prétendument impayé, un procès qui semble avoir été initié par Angélina la femme de Pierre. Julia semble en avoir été très affectée d’autant plus que Jean décèdera subitement avant que l’affaire soit réglée…
Elle finira ses jours au sanatorium Saint Vincent à Saint Louis dans le Missouri. Elle y décèdera le 23 mai 1926.
* Elements fournirs par Maria Antoniette REBEIL CORELLI (Mexico) petite fille de José Rebeil frère de Juila
Le décès de Jean Mars 1896
John B. Charouleau, l'un des Pionniers, bien connus de tous les anciens habitants de Tucson et des environs a été trouvé mort ce matin dans des conditions particulières.
Le défunt est arrivé à Tucson en 1873 (en fait 1875) et s’était orienté dans le commerce du bétail. Il avait encore des intérêts dans ce domaine peu de temps avant sa mort. Il possédait deux grands ranchs, l’un sur le San Pedro et l’autre dans la Canada del Oro.
Il y a environ quatre ans, il a ouvert un salon dans cette ville, qui a depuis occupé le plus clair de son temps, comme d’ailleurs, il s’était toujours occupé personnellement d’activités nocturnes.
Comme à son habitude la nuit dernière, il a fermé son établissement vers minuit. En compagnie de quelques amis il avait pris un déjeuner léger, avant de rejoindre son domicile, de la rue Convent, pour se reposer. C'était la dernière fois qu'il a été vu vivant.
Il avait pour coutume d'apparaître sur son lieu de travail assez tôt tous les matins. Son barman, B. N. Bragovich, a attendu jusqu'à 11 heures. Quand il a senti qu'il y n’y avait aucune raison justifiant son absence, il est allé à son domicile pour l'appeler.
Il a trouvé la porte déverrouillée, et entré dans la maison. Il est entré dans la chambre de M. Charouleau, et a été horrifié en entrant dans la pièce.
Il a trouvé le corps de son employeur froid, allongé le lit partiellement habillé. Il a immédiatement donné l'alarme et le Dr Mata a été convoqué, mais il était rapidement apparu qu'il n'y avait aucun espoir de voir une étincelle de la vie allumée.
Selon toutes les indications M. Charouleau s’était retiré et, après s'être couché, la mort l’a surpris, partiellement habillé. Son corps était allongé sur le lit, comme s'il avait été debout et avait chuté, au moment de la mort. On suppose que cette mort est survenue à sept ou huit ce matin, et on pense à une congestion ou à la rupture d'un vaisseau sanguin du cerveau, qui devait en être la cause immédiate. Il s'était souvent plaint de la tête et cela le dérangeait. Il avait été victime de maux de tête sévères. Sa mort laisse une femme, une dame très respectée, et de nombreux amis pleurant sa disparition, car il était un homme bien respecté par tous ceux qui le connaissaient.
Il avait 49 ans














